Nicolas Hulot dévoile son plan climat

Nicolas Hulot, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire, présentait le 6 juillet 2017 le nouveau Plan Climat, dessinant la stratégie de la France en matière d’environnement. Objectifs ? Accélérer l’application opérationnelle de l’Accord de Paris et dépasser ses objectifs initiaux. Retour sur les principales mesures annoncées parmi les vingt-trois axes du nouveau Plan climat.

Nicolas Hulot a donc précisé les leviers d’action que le gouvernement souhaite mettre en place, en cohérence avec l’Accord de Paris, prévoyant de contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C.

Afin d’atteindre ces objectifs, il souhaite mobiliser l’ensemble de la société : la diplomatie climatique afin de fédérer les politiques publiques européennes et internationales, les collectivités en co-construisant des politiques territoriales, les entreprises en soutenant l’innovation, et les citoyens via la lutte contre la précarité énergétique.

La rénovation thermique : un sujet central

Reconnaissant l’échec relatif des politiques actuelles, 4Md€ du plan d’investissement seront consacrés à l’éradication dans les dix ans à venir des bâtiments mal isolés et consommant trop d’énergie. Des mesures incitatives seront proposées aux propriétaires et locataires en situation de précarité, comprenant des solutions de rénovation et de financements de rénovation de ces habitations.

Le secteur public donnera l’exemple en rénovant son parc, afin d’atteindre un niveau d’exigence de -25% de la consommation de référence. Les travaux seront également soutenus par des financements issus du plan d’investissement, ainsi que des solutions de tiers financeurs.

Augmenter la taxe carbone

Le ministre fixe à 2050 l’atteinte de la « neutralité carbone ». A cette date, le niveau des émissions de gaz à effet de serre devra être inférieur ou égal aux émissions capturées. A cet effet, la France va augmenter de façon accélérée le « tarif  » du CO2 sur cinq ans.

Ce nouvel objectif rehausse l’ambition de la France consistant jusqu’ici à diviser par quatre ses émissions entre 1990 et 2050, avec une baisse de 40% en 2030. « C’est la première fois que la France s’engage aussi clairement sur un objectif de neutralité carbone en 2050 », constate WWF France.

Elle souhaite également tenter de convaincre d’autres pays d’adopter un prix élevé du CO2 et l’étendre à l’ensemble des émissions, y compris pour le transport international. Un objectif que seuls deux pays – la Suède et le Costa Rica – se sont fixés actuellement.

Au niveau européen, la France s’investira pour « une révision ambitieuse du mécanisme européen d’échange des quotas de CO2 », la dernière réforme n’ayant pas suscité de consensus.

En finir avec les énergies fossiles

Les dernières centrales à charbon, qui représentent actuellement 5% de notre production d’électricité, seront fermées d’ici 2022. Un sujet délicat alors que quatre sites existent encore en France. Nicolas Hulot devrait annoncer pour ce faire la création de contrat de transition. Ce protocole, établit pour une zone dans laquelle une usine va fermer, prévoira des négociations entre les syndicats et les industriels afin de « préparer les emplois de demain ».

Le Gouvernement amorcera ensuite la sortie progressive de la production d’hydrocarbures sur le territoire national d’ici 2040. Plus aucun permis d’exploration ne sera délivré, et les concessions d’exploitations existantes ne seront pas renouvelées.

De fait, le gouvernement entend en finir avec la commercialisation des voitures roulant à l’essence ou au gazole en France d’ici 2040, reconnaissant que cet objectif est « lourd « , notamment pour les constructeurs automobiles.

A plus court terme, l’exécutif souhaite moderniser le parc de véhicules en proposant une aide financière aux ménages les plus modestes. Elle incitera au remplacement des véhicules non éligibles à la vignette Crit’air – c’est à dire les véhicules essence d’avant 1997 et diesel antérieurs à 2001 – pour des véhicules moins polluants et plus économes en carburant

Il soutiendra d’autre part le développement des carburants alternatifs – électricité, gaz naturel, biogaz, hydrogène – et créera un fonds de soutien pour l’essor des infrastructures de recharge.

Développer les énergies renouvelables

En retard sur son objectif à atteindre de 20% d’énergie renouvelable en 2020, l’Etat prévoit in fine d’atteindre 32% de la production totale d’énergie en énergies renouvelables d’ici à 2030.

Il compte pour ce faire simplifier le cadre de leur développement : « Des mesures seront prises dans le projet de loi relatif à la transformation des relations entre l’Administration et le public, dans les domaines des énergies en mer, de la géothermie et de la méthanisation. Des expérimentations seront réalisées afin de permettre de réduire le temps moyen de développement de ces projets ».

Le nucléaire n’est pas cité dans le document. Lors de sa conférence de presse, le ministre a néanmoins confirmé que le gouvernement respecterait l’objectif de la loi sur la transition énergétique, baissant à 50% dès 2025 la part du nucléaire dans la production d’électricité.

 

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