Extinction nocturne de l’éclairage public : le droit à la nuit évoqué !

Une matinale dédiée à l’extinction nocturne de l’éclairage public, intitulé « le jeu en vaut-il la chandelle ? » a été organisée le 30 mai dernier à l’Hôtel de la Métropole. Réunissant une centaine de personnes d’horizons différents (Métropole de Lyon, Communes, syndicats d’énergies, associations de protection de la faune et de la flore, entreprises…),

elle a permis de rappeler qu’éclairage public, sécurité et protection de l’environnement pouvaient s’accorder.

Au programme : une conférence introductive du SIGERLy, une table ronde avec des retours d’expérience de communes en présence de Thierry Marsick (directeur de l’éclairage public pour la ville de Lyon) et Jean-François Gagneur (adjoint au développement durable pour la ville de Givors), une approche juridique de l’avocate spécialisée Sandrine Fiat, des explications des experts en pollution lumineuse et éclairage public d’Adeline Cabanettes de la FRAPNA (1), et Paul Verny du CEREMA (2), ainsi qu’une approche « sécurité » avec les représentants des forces de l’ordre, Régis Robert pour la police et Patrick Brayer pour la gendarmerie.

L’accès à la lumière doit être adapté en fonction des usages réels. L’objectif est d’éclairer où il faut, quand il faut, tout en préservant l’environnement nocturne. C’est-à-dire allumer dans les lieux de vie et sur les espaces de transition et de circulation, éteindre ou mettre en veille là où l’on dort.

« Éclairer juste » est primordial surtout dans un contexte où la pollution lumineuse a pris l’ascendant sur la vie nocturne. Au delà des enjeux financiers et énergétiques, tout comme la pollution de l’air ou de l’eau, elle est porteuse de risques pour la faune, la flore et même l’homme. La récente condamnation de l’État français a mis au jour cette problématique, contre laquelle des solutions existent.

L’extinction totale ou partielle, sujet de réflexion de cette matinale, est indéniablement l’idéal en terme de respect de l’environnement  mais n’est pas toujours envisageable surtout dans des communes très urbaines. Des solutions alternatives peuvent être mises en place comme la modulation de l’intensité des éclairages, le remplacement des lampes énergivores, ou bien la détection de présence.

Les représentants des forces de l’ordre ont rappelé que 80% des cambriolages se passaient la journée et que les comportements des usagers de la route étaient meilleurs lorsque l’éclairage public était éteint. Attention néanmoins aux caméras de sécurité dont l’utilité serait remise en question avec l’extinction nocturne de l’éclairage public.

En conclusion de ce débat, il a été acté qu’il n’y pas de solution unique à décliner sur le territoire, mais une multitude de possibilités pour permettre à la population de se réapproprier la nuit tout en assurant la tranquillité et la sécurité sur l’espace public.

Le « dernier mot » revient au Président du SIGERLy, Pierre Abadie qui a insisté sur le fait qu‘éteindre est une décision communale, même si l’éclairage public a été transféré au syndicat d’énergie. « Le SIGERLy accompagne les communes dans leurs démarches mais n’impose rien. La lumière a des impacts, nous en avons tous conscience », précise-t-il.  « C’est de la responsabilité des élus, en concertation avec les habitants, qui doivent être associés à cette démarche d’intérêt commun ».

A venir mi-juin, la synthèse de l’événement : rendez-vous sur notre site internet !

 

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(1) FRAPNA : Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature
(2) CEREMA : Centre d’études et d’expertise pour les risques, la mobilité, l’environnement et l’aménagement

 

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