Interview d’Amandine

Entretien avec Amandine, chargée de mission énergies renouvelables (EnR) du SIGERLy. Un sujet riche aux enjeux essentiels pour le syndicat !

 

Les énergies renouvelables, vocation ou concours de circonstances ?

Pas de hasard non, ce sont mes choix qui ont orienté mon parcours professionnel sur cette thématique. Si on remonte un peu le temps, une fois mon bac S en poche, j’ai choisi d’entrer dans la prépa intégrée de l’INSA, cette école ayant beaucoup de spécialités dont l’« énergie / environnement ». J’étais en effet déjà sensibilisée aux conséquences du dérèglement climatique à cette époque et souhaitais m’investir sur ce sujet. En 3e année post bac, lorsque l’école d’ingénieur·es a débuté, je me suis naturellement orientée vers la filière « génie énergétique et environnement ».

 

Quand as-tu vécu ta première expérience professionnelle liée aux EnR ?

Chez un fabricant de panneaux photovoltaïques, lors d’un job d’été. Il s’agissait de trier des cailloux en silicium afin de sélectionner ceux qui constitueraient la base des cellules photovoltaïques. L’été suivant, j’y suis retournée mais à un autre stade de la production, lorsque les cellules sont assemblées. C’est toujours intéressant de comprendre et de participer à la mise en œuvre d’une telle technologie !

Puis, une fois diplômée de l’INSA, j’ai décidé de chercher un travail dans le photovoltaïque. J’ai obtenu un job de technico-commerciale dans un groupe qui développait de grandes installations photovoltaïques (champs ou toitures de surface importante). Je gérais notamment les pré-études de site pour déterminer le potentiel et le prix de la centrale.

 

Que s’est-il passé ensuite ?

Ce groupe n’a pas obtenu un nouveau gros contrat, les objectifs de l’année n’ont pas été atteints, ce qui ne lui a pas permis de renouveler mon CDD. Je me suis donc mise à la recherche d’un nouvel emploi, toujours dans le photovoltaïque, mais la conjoncture était moins favorable à ce moment-là.

J’ai donc élargi mon spectre et suis devenue consultante en financement de l’innovation. Concrètement, j’accompagnais nos clients du secteur environnement / EnR dans leurs démarches pour décrocher des Crédits d’impôt recherche ou des Crédits d’impôt innovation. J’y suis restée huit ans, huit ans au cours desquels j’ai gagné en responsabilités. Jusqu’à un moment où j’ai été face à un choix : accepter une promotion dans un contexte professionnel qui correspondait de moins en moins à mes valeurs ou chercher un nouveau travail qui collait davantage à mes principes et aspirations.

 

C’est comme cela que tu es arrivée au SIGERLy début 2023 ?

Tout à fait ! Le poste de chargée de mission EnR proposé par le syndicat s’accordait bien avec ce que je recherchais : un travail qui concourt à l’intérêt général et à l’accélération de la transition énergétique, des missions liées à mon expertise, un volet technique mais également un volet gestion de projet qui implique de nombreuses interactions aussi bien en interne qu’en externe et un équilibre vie professionnelle / vie personnelle.

 

Quelles sont tes missions ?

Cette installation photovoltaïque à Saint-Priest est gérée par le SIGERLy.

Elles sont de plusieurs ordres. Il y a la gestion des 15 installations photovoltaïques exploitées par le SIGERLy en régie, pour laquelle nous sommes accompagnés par un prestataire côté maintenance.

Je réalise aussi pour les communes qui nous le demandent des études d’opportunité photovoltaïque (quasiment 40 depuis mon arrivée). Ces études que nous ne facturons pas permettent d’infirmer ou d’affirmer le potentiel d’un site, avant de passer à l’étude de faisabilité qui est alors commandée auprès d’un bureau d’études spécialisé.

 

Est-ce que ces études d’opportunité photovoltaïque incluent la possibilité de mettre en place de l’autoconsommation ?

Oui, c’est le cas. Pour rappel, l’autoconsommation est le fait de consommer sa propre production d’électricité. Elle peut être individuelle, c’est-à-dire que production et consommation sont réalisées sur le même site (même compteur), ou bien collective. Dans ce cas, plusieurs producteurs et/ou consommateurs se réunissent autour d’une personne morale organisatrice (PMO) afin de produire et/ou consommer l’électricité dans un périmètre plus étendu.

Au SIGERLy, nous souhaitons accélérer le développement de l’autoconsommation dans nos communes car c’est une façon de produire de l’énergie décarbonée et locale tout en augmentant notre indépendance énergétique. C’est pourquoi je travaille actuellement à l’étoffement de notre offre en matière d’autoconsommation. L’idéal serait de pouvoir accompagner les communes tout au long de leur projet, des études à l’exploitation.

Graphique issu d’une étude d’opportunité photovoltaïque réalisée par Amandine.

 

Tu as aussi été très mobilisée sur l’AMI l’année dernière ?

Oui, et ça m’occupe toujours ! Notre appel à manifestation d’intérêt photovoltaïque a permis à 6 opérateurs de se positionner fin 2023. Les communes sont en train de faire leur choix parmi les différentes offres. Les premières passent à l’action, donc ça avance petit à petit. J’essaie de me placer en facilitatrice entre les structures tierces et les communes pour favoriser la naissance des projets.

Nous envisageons de lancer une deuxième vague d’AMI photovoltaïque pour accompagner au mieux les communes dans l’application de la loi APER (Accélération de la production d’énergies renouvelables). A suivre !

 

 

 

 

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